Interview d’une camgirl – Alice

Si être une camgirl est souvent stigmatisé par certains, pour d’autres c’est avant tout une activité comme une autre, voire un job à plein temps. Mais pourquoi cet écart ? Interview d’une camgirl, Alice, pour répondre à vos questions. 

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Si vous vous plongez dans les recherches Google, vous trouverez sûrement de nombreux sites pour aller visionner et échanger avec des camgirls, mais peu de concret sur leur activité. Interviews, reportages, recherches, études, … Il y a peu ou pas de documents les concernant. Pourtant, les hôtesses de charme sont réelles et génèrent beaucoup de trafic sur le Web. Alors pourquoi les ignorer ou en avoir honte ? Leur existence n’est pourtant plus un secret depuis longtemps.

Avoir une activité qui vous permet de gagner de l’argent est tout à fait normal et être camgirl est une d’entre elles. Mais les préjugés restent. Les clichés aussi. Ce ne sont pas toutes des étudiantes en mal d’argent ou des femmes exploitées par des réseaux de trafic humains. Cessons les images fausses ; parlons plutôt de positivité du corps, du sexe et de l’amour de soi. Nous partons à la rencontre d’Alice, modèle depuis un certain temps, qui nous fait partager son expérience. Interview d’une camgirl, Alice.

 

Première interview comme camgirl ?

oui.

 

Qu’est-ce qui t’a décidé de te lancer dans la cam ?

Au début, c’était l’argent. Oui c’est basique mais j’y voyais plusieurs avantages. Je pouvais contrôler mon emploi du temps, mon image, je pouvais rester chez moi tout en gagnant plus qu’en étant simple employée dans un bureau. Pourtant, je me suis posée beaucoup de questions sur moi même, sur mon estime de moi. Est-ce que j’en serai capable ? Arriverai-je à accepter l’image que j’allais donner ? Ça m’a travaillé et rendu un peu anxieuse, puis c’est vite passé.

Et puis, j’ai toujours aimé le sexe, en jouer, séduire. Cela me paraissant beaucoup plus naturel que de prospecter au téléphone dans un bureau. Oui je sais c’est paradoxal mais c’est comme ça (rires). Au final, l’idée de filmer m’a donné le sentiment de pouvoir exécuter et embrasser ma sexualité dans un environnement sûr…

 

Est-ce que te filmer t’a donné plus confiance en toi ? Car il en faut pour se mettre face à une caméra…

C’est là tout le paradoxe de la chose, encore une fois ! Dans la vie courante, je suis plutôt timide, mais une fois la caméra allumée, je me transforme. Je deviens une autre. Comme pour répondre à cette interview, je suis « elle » tout en étant moi. Peut-être est-ce ce qu’on appelle le surmoi, un truc du genre…

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C’est d’ailleurs ce qu’apprécient mes abonnés, je suis sûre de moi, je déborde de confiance et ça me donne une plus grande liberté dans ce que j’ose leur proposer. Je me sens bien, libre. Du coup, eux aussi. Et recevoir pleins de compliments fait toujours plaisir. Les shows réussis m’excitent et me remplissent de fierté. Bonheur distribué ! (rires)

 

Parler de ton activité à ton entourage demande-t-il du courage ? Comment pallies-tu à la stigmatisaion ?

Je n’en parle pas à tous car tous ne comprennent pas. Et je suis une fervente défenseuse des travailleurs du sexe, car chaque activité mérite son respect. Mais je reste quand même discrète, sur mon activité, sur mes revenus car je ne veux pas être la cible de moqueries qui pourraient me nuire. Les insultes, c’est jamais sympa. Pourtant, tout le monde pratique le sexe, c’est vraiment hypocrite.

 

On te dit parfois de « décrocher un vrai job », que réponds tu à ça ?

Alors on ne me le dit pas directement mais on m’a souvent proposé un « coup de pouce », que ce soit de mes abonnés ou d’inconnus rencontrés par hasard à qui j’ai pu me confier. Je les remercie et je leur réponds que je suis très heureuse de faire ce que je fais actuellement. J’aime trop mon niveau de vie et mon indépendance. C’est gentil et blessant en même temps car ça donne une idée de leur vision de l’activité de camgirl.

 

Continuons notre  » interview camgirl « . Est-ce que camming a répondu à tes attentes ?

Il est facile de se décourager, surtout au début. Actuellement, je profite au maximum de mon travail depuis mon poste, mais je ne serais pas arrivée ici si je ne l’avais pas maintenu, si je n’avais pas continué à pratiquer et si j’avais noué des relations avec les téléspectateurs. À partir de là, je sens que je ne peux que m’améliorer.

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Te sens tu proche d’une communauté en particulier ? As tu une sentiment d’appartenance ?

Non car je ne parle à aucune autre camgirl, pour plusieurs raisons. Cela m’évite de me comparer et de perdre confiance en moi, ou de me sentir dans un sentiment de compétition. Seule moi compte.

 

Pour finir, peux tu me dire ce que tu préfères et ce que tu aimes le moins dans ton travail ?

Sans parler finances, c’est vraiment mon autonomie, mon indépendance qui a le plus d’importance pour moi et qui me fait apprécier cette activité plus que tout autre. Et puis j’aime les compliments que je reçois.

À l’inverse, ce que j’aime moins, ce sont les personnes qui insistent pour avoir des choses particulières alors que je refuse. Rien ne sert d’insister, une camgirl fait ce qui lui plait. Rien de plus agaçant que quelqu’un qui insiste et qui en plus ne veut pas payer pour obtenir ce qu’il veut. Heureusement, il y a des boutons de blocage sur les plateformes. Tout est pensé pour notre confort.

 

Merci Alice.

Avec plaisir.

 

Retrouvez l’interview d’une autre camgirl, plus gothique : Raven

 

5 réflexions sur « Interview d’une camgirl – Alice »

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