Isa Mazzei, camgirl, 15 500 $ par mois

Pour celles qui se disaient que devenir camgirl, c’était facile, et qu’elles allaient gagner beaucoup d’argent, vous n’aviez pas tout à fait tort. Vous aviez même probablement raison car avec cette activité, tout est possible, comme pour Isa Mazzei.

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Isa Mazzei a commencé en regardant des tutoriels sur Youtube afin d’avoir de bons conseils pour débuter son activité de camgirl. Et depuis, elle a grimpé les échelons, a de nombreux fans et gagnent environ 15 500 $ par mois.

 

Isa Mazzei, ses premiers pas

À 23 ans, Isa Mazzei était nerveuse. Se lancer pour la première fois en tant que camgirl lui a demandé quelques recherches pour bien faire et éviter de tomber dans les pièges que peut receler cette activité particulière.

Isa commença par un tutoriel Youtube pour avoir un lit net et parfait. Elle mit des coussins à paillettes, accrocha de lourds rideaux sombres pour calfeutrer ses fenêtres et avoir une ambiance plus intime, et surtout se protéger des voisins trop curieux.

Elle passa ensuite par la case « lingerie » en réfléchissant au look qu’elle désirait avoir. Son préféré ? Le vintage. Isa Mazzei a toujours été fan de dentelle, de jarretières et de bas, véritables symboles de l’érotisme pour la jeune femme. Elle y ajouta des perles pour la touche de glamour et d’élégance.

Et voilà, elle était prête à allumer la caméra. Elle créa son profil sous le pseudo de « Una ».  Elle admet qu’elle a adoré ça dès les premiers instants :

« C’est vraiment excitant d’avoir des centaines de personnes qui vous regardent ». Aujourd’hui âgée de 28 ans, elle nous parle de son expérience.

 

Un témoignage partagé dans un livre

Isa Mazzei a fait fructifier son business et en a même fait un livre « Camgirl ». Diplômée de l’UC Berkeley, elle y décrit ses hauts et ses bas, et le côté très lucratif de son activité dans le domaine du sexe. Elle inspira même le fameux film que l’on retrouve sur Netflix « Cam » avec l’actrice Madeline Brewer, qui décrit le quotidien d’une camgirl.

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D’origine de Californie, notre camgirl vient d’une famille de classe moyenne, où elle ne manquait pas de confort. Mais si elle ne semblait manquer de rien, n’oublions pas que le monde n’est jamais parfait. Dans son livre, Mazzei affirme que son père, qui a réalisé des clips, était bipolaire et que sa mère, maquilleuse, était alcoolique.

 

Une activité qui lui a permis de s’accepter

Pour notre jeune femme, les débuts ont été un peu compliqués. Complexée par son physique, avec une faible estime de soi et une sexualité réprimée, ses premiers liveshow lui ont demandé beaucoup de courage. Surtout qu’elle a avoué dans son livre, sans donner plus de détails, qu’elle a subi un traumatisme plus jeune, en étant abusé sexuellement.

Au collège et au lycée, une image de « salope » lui colle à la peau. Et après chaque rapport sexuel avec un nouveau partenaire, elle se sentait sale. Devenir camgirl lui a permis de laisser tout ça derrière elle et ça a été comme une véritable thérapie.

Elle obtint son diplôme universitaire en littérature comparée et découvrit Tinder à cette époque. Isa Mazzei devint complètement accro à l’application. Pour autant, elle s’essaya à de nombreux emplois « classiques » mais elle s’ennuyait vite.

C’est en 2014 que le déclic se fit, lors d’un voyage dans un strip club avec un petit ami. Fascinée par une danseuse qui était visiblement bien dans sa peau et sa sexualité, qui dominait le club lors de sa dans, l’idée de se lancer dans la camming naquit dans son esprit.

En se regardant honnêtement dans le miroir, elle se rendit compte qu’elle était sexy. Jeune, attrayante, avec un corps fine et une jolie poitrine, elle se dit « pourquoi pas moi ». Si la scène la rendait timide, elle savait que les vidéos seraient plus faciles à gérer. Une vocation de camgirl était née.

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Ses premières vidéos

Pour se lancer, et après quelques recherches sur Internet, Isa Mazzei se lança sur la plateforme My Free Cams, une plateforme où les internautes peuvent regarder gratuitement les shows et donner un pourboire s’ils étaient satisfaits.

Elle étudia avec attention les autres camgirls afin de copier quelques comportements et connaître les bonnes choses à faire ou ne pas faire. Cela lui permit aussi de comprendre ce que les fans pouvaient aimer et demander. Et le personnage d’Una prit forme, un personnage un peu maladroit et ringard qui n’avait pas peur de tout dévoiler.

«C’était une combinaison d’un fantasme de qui je voulais être, ainsi que des résultats de mes recherches sur les camgirls les plus populaires», dit-elle. Le pseudonyme Una vient de sa singularité, et tout comme son vrai nom était inhabituel et composé de trois lettres.

Sa première vidéo connut quelques problèmes techniques, pour autant, ce fut un succès immédiat. Ses stratégies ont porté leurs fruits et les abonnés ont adoré Isa Mazzei, son humour décalé et ses shows bien à elle. La preuve ? Elle gagna 450 $ dès la première nuit. Une belle récompense pour celle qui a adoré être observée par autant d’hommes, et désirée par ses derniers. Pour tout vous dévoiler, elle était dans une baignoire remplie de mousse avec un bikini et un chapeau marin, et ses visiteurs devaient payer pour choisir quel morceau elle allait enlever en premier.  Les pourboires pouvaient monter jusqu’à 125 $ pour des actions sexy comme enlever le haut ou se fesser avec sa pagaie. Malin.

 

Une carrière lucrative était lancée

Ce succès fulgurant lui donna un véritable coup de fouet, comme une décharge électrique. Grâce à sa première vidéo et ses idées toujours originales, elle obtint vite de nombreux abonnés fidèles et réguliers sur son chat. Certains aimaient d’ailleurs rendre les autres invités jaloux en la prenant en show privé et en payant une grosse prime. Isa Mazzei admet d’ailleurs que ses fans sont « des gars formidables » et généreux.

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En tant qu’Una, Mazzei a récolté jusqu’à 15 500 $ par mois et environ six chiffres par an. Elle a conduit deux BMW, loué un appartement de luxe dans un quartier branché de Boulder, au Colorado, et a fait appel à une manucure. Pour continuer à prospérer, elle a diversifié son action pour inclure des spectacles de fille à fille et le BDSM. Un domaine très lucratif, dit-elle. Elle a même fait une apparition en personne lors d’une convention porno à Las Vegas. Elle y a signé des autographes pour ses fans.

Si l’argent et la célébrité sont des motivations premières chez beaucoup de camgirls, ce n’était pas le cas de notre jeune californienne. Isa recherchait avant tout à se sentir bien dans son corps et à avoir une meilleure estime de soi. Grâce au camming, elle a appris à contrôler les autres avec son corps ; elle a prit le pouvoir : « J’ai finalement senti que j’étais suffisamment en sécurité pour affronter cette chose qui m’était arrivée et commencer le processus [de guérison»], dit-elle.

 

Quelques contraintes malgré tout

Si elle a gagné en notoriété et sur son compte en banque, elle a quand même dû faire face à certains mauvais côtés de l’activité. Elle devait garder le secret auprès de sa famille et son corps lui a fait payer. Le moment le plus lucratif pour le camming était pendant la nuit. Alors elle a gardé des heures étranges, dormant presque tous les jours jusqu’à 18 heures.

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Tous les internautes n’étaient pas gentils non plus. Une poignée de trolls l’appelait «grosse». Et un a illégalement posté ses vidéos de caméra sur un site porno !

La pression étant de plus en plus forte, Una disparu de la plateforme en 2016. « J’ai commencé à avoir l’impression d’avoir perdu le contrôle de mon identité numérique », dit-elle. « Je voulais retrouver le sentiment de contrôler ma propre image.»

Et pour disparaître, Isa Mazzei l’a fait de façon très symbolique. Elle organisa le suicide de Una en live, devant un public enthousiaste de réguliers.

Après cette « mort », la jeune femme a pu renaître sous son vrai nom et travaille aujourd’hui dans le cinéma au Canada, à Vancouver. Et elle ne regrette rien : « Je suis fière de mon travail sexuel », dit-elle d’un ton neutre. « C’est quelque chose que je célèbre. »

 

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